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TRANS

Qu'est-ce-que la transidentité ?

La transidentité, c’est quoi ?

Il existe de nombreuses définitions tentant de qualifier la transidentité. Pendant longtemps, le paradigme principal a été celui de la “transsexualité” ou du “transsexualisme”, définis comme un désir profond de changer de sexe, présent depuis l’enfance. Le terme “transgenre” s’est ensuite développé, en partie pour se détacher de la pathologisation du terme “transsexuel·le”, mais parfois également pour pouvoir marquer une différence entre les personnes ayant procédé à une chirurgie de réassignation sexuelle (personnes décrites alors comme transsexuel·les) et celles qui ne l’ont pas encore fait ou ne désirant pas le faire (transgenres).

Aujourd’hui, le terme “transsexuel” est tombé en désuétude. Les termes “trans” et “transgenre” lui sont préférés, puisqu’ils sont moins associés à la fois à le psychiatrisation de la transidentité et à la médicalisation des corps trans. Ces termes permettent également de mieux marquer la différenciation entre sexe et genre et le principe d’autodétermination. Nous définissons personnellement la transidentité comme suit :

Pour nous, la transidentité est le fait, pour l’ identité de genre d’une personne, de ne pas correspondre avec celle qui lui a été assignée à la naissance, généralement sur base de son sexe biologique. Une personne transgenre est une personne présentant une transidentité.

Une notion est centrale dans cette définition : celle de genre assigné à la naissance. Au moment de la naissance, sur la base d’une observation généralement limitée aux organes génitaux externes de l’enfant, celle ou celui-ci va voir projeté sur elle ou sur lui un nom et des cadeaux genrés (jeux, vêtements, couleur des murs), mais aussi bon nombre d’attentes, de stéréotypes qui l’influenceront à performer un rôle genré (“Tu es un homme, ne pleure pas”, “ Ce ne sont pas des manières de princesse”). Mais, comme expliqué dans “Le genre, c’est quoi ?”, l’organe reproducteur de l’enfant n’a aucun lien direct avec ces injonctions. Comme la majorité des individus sont cisgenres, donc se retrouvent dans l’association femelle-femme et mâle-homme, on a fini par intégrer que ceci était la règle. Cependant, dans bien des cas, ces deux données ne correspondent pas.

Depuis tout petit malgré mon corps et ce que les gens ne cessaient de me répéter (en contradiction avec mon ressenti, mes pensées), je me suis toujours considéré comme un garçon à part, différent des autres mais qu'un jour cela changera et que je deviendrai comme tout le monde. Quand j'ai découvert vers mon adolescence que je n'étais pas seul et qu'il existait un terme pour le définir, j'étais longtemps dans le déni, sûrement parce que je devais défaire cette idée de devenir comme tout le monde et de plutôt accepter le fait d'être juste un garçon/homme différent. […] S'assumer ce n'est pas évident, c'est un processus long et il faut s'armer de courage et de patience mais ça en vaut vraiment la peine parce que ça fait tellement du bien d'être vrai, d'être soi, et de se sentir accepté et soutenu par son entourage.” - Connor, 22 ans, il/lui
“Quand on parle du genre, toute personne, même cis, peut avoir des côtés du genre opposé. Rien n'est jamais entièrement noir ou entièrement blanc, contrairement à ce qu'on nous laisserait penser. Cependant, après 30 ans de vie dans la peau de mon genre de naissance, je n'ai plus l'envie de retenir cette féminité qui m'anime depuis si longtemps, mais qui restait enfouie au plus profond de moi afin de "pouvoir rester dans la bonne case". Accepter le fait que je sois transgenre a été la première étape qui m'a permis d'embrasser cette féminité et d'explorer toute une facette de ma personnalité. Aujourd'hui, je suis convaincue d'avoir toujours été une femme au plus profond de moi, qui s'affirme chaque jour un peu plus.” - Georgia, 31 ans, elle/elle
“J’ai toujours été très conciliant, et comme on m’a toujours dit que j’étais une fille, je ne me suis jamais vraiment posé de question. Pourtant, j’ai toujours senti que quelque chose n’allait pas, que j’étais différent des autres. À l’adolescence, j’ai essayé de rentrer encore plus dans les cases, j’étais vraiment la jeune fille la plus classique possible. Puis, bien plus tard, j’ai eu une grosse période de remise en question suite à un burn-out et une de mes décisions a été d’enfin faire face à qui j’étais vraiment. J’ai donc commencé ma transition. Maintenant, en y repensant, si j’avais su que la transidentité existait et si j’avais su m’affirmer plus tôt, j’aurais peut-être pu être un jeune garçon heureux. Mais je ne regrette rien à mon parcours, il a forgé qui je suis.” - Anonyme, iel/lui

Identités non-binaires

Le mot non-binaire est un terme parapluie qui regroupe toutes les identités de genre qui ne rentrent pas dans la norme binaire de la société. La binarité, c’est le fait de pouvoir classer en deux catégorie, ici homme et femme. On peut donc dire que la non-binarité, c’est le fait de ne pas se sentir totalement et/ou constamment appartenir aux catégories homme ou femme. Il existe donc une multitude de façon d’être non-binaire, selon où la personne place son ressenti par rapport aux genres masculin, féminin ou tout autre genre.

“Je n'aime pas les étiquettes mais la société et les gens nous imposent de nous en mettre afin de nous comprendre. Je veux être libre d'être moi-même. Je suis un homme né dans le corps d'une femme [ou] je suis une femme très masculine, peu importe. En fait, j'aime quand les personnes hésitent et ne savent pas comment m'appeler car moi-même je ne sais pas. En vérité, il n'y a aucun mot qui peut décrire mon ressenti exact, [même si] certains s'en approche plus que d'autres.” - Charly, 22 ans, il/lui
“Mon identité se définit par l'absence de genre. (...) Le genre ne fait pas partie de la manière dont je me définis, et finalement c'est par cette revendication là que j'ai fini par me définir, en tant que personne agenre.” - Clint, 23 ans, al/lui
[Mon genre] est flou, il fluctue, semble évident, puis s'efface... Il est comme une vague qui va et qui vient sans que je puisse être sûr de comment sera celle qui suit. Autrefois j'essayais de comprendre cette vague, aujourd'hui je me laisse juste porter par elle, adaptant mon expression de genre à celle-ci sans essayer de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit.” - Charlie, 23 ans, il/iel
Je sais qu’aux yeux de la société j’ai une expression de genre masculine, pour moi c’est juste que je me sens à l’aise de cette façon sans pour autant me définir comme un homme, ni une femme d’ailleurs. Je suis genderqueer parce que je ne ressens pas le besoin de poser une définition “ fixe” ni sur ce que je suis ni sur ce que je ressens.” - Anonyme, il/lui

Sources

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