« Le mot sexe se réfère aux différences biologiques entre mâles et femelles : à la différence visible entre leurs organes génitaux et à la différence corrélative entre leurs fonctions procréatrices. Le genre, lui, est une question de culture : il se réfère à la classification sociale en masculin et féminin. » – Ann Oakley
Le genre est un concept complexe. Il correspond à la fois à une réalité psychologique (l’identité de genre , ou le sentiment d’appartenance à une catégorie de genre ou une autre) et à une réalité sociale (la construction des catégories de genre et les différents rôles et scripts qui régissent les interactions entre les genres.)
À la base du développement du concept de genre, on trouve les mouvements féministes. Ceux-ci ont théorisé une différence entre sexe et genre, argumentant que la réalité biologique des individus n’avait au final que peu d’influence sur le rôle social qui leur était attribué en fonction de leur genre.
Le genre étant un concept relativement nouveau et parfois encore incompris, il est important avant toute chose de pouvoir le comprendre dans sa globalité et son aspect pluriel. Un outil très utile pour ce faire est la Licorne du Genre, ou Gender Unicorn dans sa version originale, créée par le TSER (Trans Students Educational Resource), un organisme états-unien d’information sur la transidentité.
Il s’agit de la façon intime et personnelle dont une personne ressent son genre. Cette identité ne peut qu’être autodéterminée puisqu’elle est entièrement basée sur le ressenti d’un individu. Les genres les plus répandus sont ceux originellement basés sur le système binaire, donc d’un côté garçon ou homme et de l’autre côté fille ou femme. Il existe cependant une multitude d’autres genres, entre ces deux catégories ou en dehors de celles-ci. On parle alors de genres non-binaires. identité de genre .
L’expression de genre est le penchant social du genre. C’est la façon dont le monde perçoit les individus selon des normes genrées et, a fortiori, comment ces mêmes individus se présentent au monde. Cela peut-être au niveau des vêtements, de la coupe de cheveux, mais également dans la posture, la manière de parler, la forme du visage…
L’expression de genre n’est pas toujours entièrement au choix d’une personne.
On parle généralement d’expression féminine, masculine ou androgyne (ni l’une ni l’autre / un peu des deux) et la représentation de ce qui est masculin ou féminin est amenée à varier grandement en fonction de la société, de l’époque, de l’endroit, de la situation.
Le sexe biologique, c’est l’ensemble des éléments physiques qui permettent de ranger les êtres dans les catégories « mâle » ou « femelle ». Cela peut être au niveau des organes génitaux externes, internes, du système hormonal ou des chromosomes. Au regard du sexe d’une personne, on peut qualifier celle-ci de mâle, de femelle, ou de personne intersexuée (même s’il reste encore très rare qu’une troisième catégorie de sexe soit reconnue officiellement. La plupart des personnes intersexes se voient donc assignées au sexe mâle ou femelle.)
On va considérer qu’une personne ayant l’ensemble des caractéristiques libellées M est un mâle endosexe (ou dyadique), tandis qu’une personne ayant l’ensemble des caractéristiques F est une femelle endosexe (ou dyadique). Si ce sont les deux catégories les plus répandues, elles sont loin d’être les seules puisqu’il existe approximativement 0,05 à 1,7% de la population humaine qui vit avec une des dizaines de variations naturelles possibles qui font que leurs caractéristiques sont floues, ou qu’iels ont des caractéristiques « de l’autre sexe ». On dit alors que ce sont des personnes intersexes ou intersexuées. Ces variations peuvent apparaître in utero (dans l’utérus, avant la naissance de l’enfant), au moment de la puberté ou même n’être jamais visibles.
Les caractéristiques sexuées dites « secondaires » sont celles qui arrivent à la suite de la puberté, lorsque le corps commence à produire les hormones sexuées – testostérone et œstrogènes. Les caractéristiques amenées par une haute production de testostérone sont l’apparition de poils faciaux et auxiliaires épais et nombreux, la mue de la voix, l’épaississement de la musculature, l’augmentation du volume testiculaire et de la taille de la verge. Celles amenées par une haute production d’œstrogènes sont l’apparition de poils auxiliaires généralement moins épais et nombreux, à l’exception des poils pubiens, le développement de la poitrine et des capacités de sécrétion lactée, ainsi que l’apparition des cycles hormonaux et menstruels, amenant avec eux les règles.
Les caractéristiques sexuées secondaires peuvent être acquises après la première puberté via une prise d’hormone. C’est le choix de certaines personnes transgenres afin de mieux aligner leur apparence avec leur ressenti profond de qui iels sont à l’intérieur. Voir transitions hormonales.
L’orientation sexuelle est à différencier de l’orientation romantique dans le sens où qui l’on aime peut être différent de qui l’on désire.
L’orientation sexuelle est défini par le(s) genre(s) des personnes pour lesquelles une personne peut ressentir un désir physique et une envie de rapports sexuels. Elle peut être dirigée vers les personnes d’un genre en particulier ou vers plusieurs genres. Il est aussi possible de n'être attiré sexuellement par aucun genre (les personnes ne ressentant pas d'attirance sexuelle sont dite "asexuelles"). L’orientation romantique, elle, est l’ensemble des genres dont une personne peut tomber amoureuse. Pour la majorité des personnes, ces deux orientations sont très liées, mais il existe des personnes qui ne ressentent pas l’une de ces deux attirances, ou qui ont des attirances différentes aux deux niveaux. Par exemple, une personne peut être panromantique (attirée et capable de tomber amoureuse de tous les genres) mais ne pas être attirée par l’acte sexuel avec les femmes.