La métoïdioplastie, ou méta, est une opération dite “de réassignation sexuelle” (donc de modification des organes génitaux externes) qui peut être faite sur les personnes le souhaitant dans un parcours de transition masculinisante. Elle consiste en le dégagement du dicklit (clitoris) qui, sous l’effet de la prise de testostérone, a gagné en taille. Pour ce faire, la ou le chirurgien·ne sectionne le ligament suspenseur afin de libérer le dicklit, le descendant un peu et lui permettant d’entrer en érection librement. Selon le désir de la personne, la ou le chirurgien·ne peut également fermer le vagin (vaginectomie), allonger le canal urétral (élongation de l’urètre) et former le scrotum avec des implants en silicones placés dans les grandes lèvres (scrotoplastie). Il est également possible chez certain·e·s chirurgien·ne·s de placer une tige érectile lors de la méta.
La méta a pour avantage de ne nécessiter aucune greffe de peau ni de nerfs, ce qui permet un rétablissement un peu plus rapide et de ne laisser aucune trace sur le reste du corps, ainsi que de conserver un maximum de sensation. La durée de l’opération varie entre 3 et 4h et la convalescence minimale est de 6 semaines. Il n’est pas nécessaire d’avoir eu recours à une hystérectomie pour avoir recours à une méta.
Quel résultat espérer ? Le majeur avantage de la métoïdioplastie est le maintien total des sensations sexuelles, étant donné que le néo-pénis est exclusivement formé du dicklit. Cependant, au vu de la taille et de la nature de celui-ci, la pénétration ainsi que le maintien de l’érection peuvent être compliquées. Il est également possible d’avoir recours à une liposuccion au niveau du pubis ainsi qu’à un retrait d’un peu de peau à la base de celui-ci pour donner un résultat plus naturel. Le néopénis ainsi obtenu aura une apparence et un fonctionnement très proche de ceux d’un pénis d’homme cisgenre, si ce n’est la taille qui sera nettement plus petite. Il est également possible de le coupler avec d’autres chirurgies de réassignation sexuelle une fois cette première étape franchie et correctement cicatrisée.
La métoïdioplastie étant une technique assez récente, elle n’est pas pratiquée par beaucoup de chirurgien·ne·s. Choisir sa ou son chirurgien·ne passe, pour le coup, également par le fait de choisir le pays où l’on souhaite être opéré·e. Il existe une équipe la pratiquant en Belgique, mais également en France, en Allemagne, en Serbie, aux Pays-Bas, aux États-Unis… Les prix varient selon les chirurgiens et les pays, allant de 10 000 à 12 000 en Serbie, par exemple, à 6 000 à 9 000 aux États-Unis.
Une prise en charge de la mutuelle est possible si l’opération a lieu en Belgique ou dans certains pays européens (Formulaire S2 “Opération à l’étranger”), mais l’accord est difficile à obtenir de la part du/de la médecin-conseil et dépendra aussi de lae praticien·ne choisi·e, ce point sera donc à voir avec celle ou celui-ci.
—
Fumer et se faire opérer : Quelle que soit la substance que vous fumez, il vous sera fortement conseillé d’arrêter de fumer quelques semaines avant le grand jour et de ne reprendre que plusieurs mois après. Le tabac et autres substances à fumer perturbent la circulation sanguine et peuvent donc ralentir, voire totalement empêcher, le rétablissement et la cicatrisation.